Nul plaisir n’est innocent, ni celui de jouer ni celui d’écouter, le plaisir signifie et il est construit, il y faut une volonté et une démarche, on ne naît pas jazzman, on le devient.
L’Opus Swing Trio a un long parcours déjà : une trinité, faite de trois individualités qui a peiné sur le chemin, s’est écorché les doigts pour les affermir, s’est unie pour donner à l’allégresse ses lettres de noblesse : la joie de jouer ensemble et l’excellence du jeu. La connivence du trio est évidente et s’impose en cette justesse de ton qui communique le bonheur d’écouter, indéfinissable mais qui est la marque des grands artistes, si humbles et si grands en même temps dans la joie de donner le meilleur d’eux-mêmes pour transporter les auditeurs en ces lieux magiques où ils se réjouissent et exultent.
Ce don là est un véritable humanisme, il est volontaire et construit, sculpté pas à pas, notes à notes, il appelle, il happe, il envoûte. Le partage est le maître mot de la démarche : l’aventure est belle de donner du plaisir aux autres, sans doute musicalement incorrecte à l’heure des sons électroniques partagés entre repli autistique et soap-music.
L’auditeur est forcément sensible au lyrisme de l’Opus Swing Trio et à sa démonstration, il ne peut qu’accepter cette bonté allègre, ce son si juste qui magnifient le don, cet appel réitéré à la complicité, en un mot : cette générosité.
Arno LACARTE & Benjamin PROUST : lead & rythm guitar
Hugues LASSERE : Contre-basse