Jean-Jacques Mel – Chansons »
La Mouche Production
On ne va pas tous les jours à Memphis-Tennessee. Quand on est musicien et qu’on a la chance d’y poser les pieds, l’oreille frétille, les doigts démangent, la voix s’éclaircit…
Quand son grand pote Arnaud a proposé à Jean-Jacques Mel – c’était avant la Covid-19 – une virée aux Etats-Unis, avec passage obligé dans la patrie du blues, ce dernier n’a pas hésité. Car l’une de ses vies à Jean-Jacques, c’est la musique. Une passion inconditionnelle qui l’a vu arpenter bon nombre de scènes, enregistrer une demi-douzaine d’albums, mais aussi composer et écrire autour d’un immuable triptyque « tendresse-indignation-humour ». Pour fêter quarante ans de musique, il attendait un signe et ce fût ce voyage.
On vous épargne les détails, mélange de culot, de hasard, de chance… Toujours est-il que Jean-Jacques Mel s’est retrouvé, un bel après-midi, à l’Ardent Studio de Memphis à réenregistrer « blues » sa chanson-fétiche, « Des marches partout ». Là, Keith Sykes, patron des lieux et guitariste renommé, a accepté de prendre sa six cordes pour l’accompagner. Sans doute parce qu’il a trouvé que ce frenchy avait une bonne tête… et une bonne chanson !
Au retour, notre Lorientais s’est dit qu’il ne pouvait en rester là, avec un unique titre. Il fallait aller plus loin. Plonger dans son répertoire et réenregistrer d’autres titres, comme un « best of » personnel, autour de la même couleur musicale.
L’album de ses quarante ans de musique serait donc folk-blues, en guitares-voix, avec juste, ici et là, un harmonica, un violoncelle et le chant de Julie Le Diméet. L’occasion pour l’artiste de revisiter son côté tendre, même si avec « Rien » et « Le diable me l’a dit », il déborde sur ses autres facettes.
Sur « Chansons », Jean-Jacques Mel rend avant tout hommage aux femmes de sa vie (« Ensemble », « Ne pars pas », « Si tu savais », « Elsa »), et à des proches qui l’ont marqué à jamais (« L’été 36 », « Prière pour un juif polonais »), avec en filigrane un léger voile de nostalgie à cause de ces fichues années qui défilent bien trop vite.
Le son acoustique, épuré, de cet album élaboré avec le guitariste Ali Otmane (qui accompagnait Geoffrey Oryema) et Eric Nédélec pour trois chansons , met en valeur, sur des mélodies évidentes, des textes directs, touchants, où défilent les images fortes d’une vie… Jusqu’à se conclure, avec « Pour une nuit », par les seuls mots qui, finalement, comptent vraiment : des mots d’amour… « Suspendu à ta bouche/Mon esprit vagabonde/Je m’évade et débouche/Aux plus beaux yeux du monde… »
Michel Troadec
Vous pouvez commander l’album “Chansons”
Sortie : Février 2021